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Danses, Disney, Bizarreries, Vide et TĂȘte qui bouge

hellofdp
Feb 3, 2021
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Salut,

Assez compliquĂ© de vouloir faire une newsletter pour vider le navigateur sachant que le rythme de publication est 3 fois infĂ©rieur au rythme d’ouverture de nouveaux onglets. Mais bon.

Merci pour vos retours quant à la derniùre et aux conversations que j’ai pu avoir !

Aujourd’hui pas d’intro de huit paragraphes. On parle de danse lĂ©gitime et danse populaire, de Disneyland, d’une sĂ©rie absurdement cool, du nĂ©ant et de groove.


đŸ©° Danse et premier degrĂ© (et Guillaume Durand lol) đŸ©°

Je ne comprends rien Ă  la danse contemporaine. J’en discutais rĂ©cemment avec une danseuse. J’ai essayĂ© de comprendre, j’essaye toujours, mais je ne capte pas le projet. Le sens, l’objectif, le rĂ©sultat, tout m’échappe. Je peux trouver certaines choses belles, mais je ne ressens quasi aucune Ă©motion quand je suis en face. J’ai commencĂ© Ă  me renseigner sur ses origines il y a un moment, me disant que ça pourrait me donner des pistes, en reprenant tout du dĂ©but, de Martha Graham et Merce Cunningham. Toujours pas de dĂ©clic. Assez frustrant quand on voit / vit l’environnement, l’argent et le prestige associĂ©s Ă  cette danse comparĂ©e Ă  d’autres.

La motivation initiale et le concept eux sont assez simples Ă  comprendre : la danse contemporaine est question de libertĂ©, de nouveautĂ©, de crĂ©ation et de recherche autour du mouvement et du corps en reprĂ©sentation. Et surtout, une question de rupture avec des mouvements antĂ©rieurs. Dans ce cas, la danse postmoderne et moderne, et la danse classique. Mais cette description n’est elle pas commune Ă  environ tout nouveau mouvement Ă©mergeant dans n’importe quelle pratique ?
Si c’est probablement le cas, j’en viens Ă  me demander si ce n’est pas la raison et la motivation de s’opposer qui lui est spĂ©cifique.
Avec nuances, je vois la danse contemporaine comme Ă©litiste. Je ne parle pas ici d’accessibilitĂ© ou de complexitĂ©. Mais purement de ses origines, de son contexte d’évolution et de ses principes. C’est d’ailleurs prĂ©cisĂ©ment un de ces principes clefs qui est Ă  l’origine de mon questionnement ; celui selon lequel il convient d’exploiter sa musicalitĂ© intĂ©rieure pour s’affranchir de la musique comme guide. Rejetant le jazz et plus largement “l’attitude habituelle et populaire pour laquelle la danse ne se conçoit pas sans musique”.

J’avais mis ce sujet de cĂŽtĂ© jusqu’à l’apparition de - attention grand Ă©cart - ce rĂ©cent tweet de Guillaume Durand :

Twitter avatar for @guillaum_durandGuillaume Durand @guillaum_durand
Nous sommes en pleine Lupinade/ The Crown/Casa Del Papel .Plus les gens m’abreuvent de leurs addictions admiratives aux sĂ©ries ,plus je leur conseille de relire Hamlet ou de s’intĂ©resser Ă  Manet.Comment peut on utiliser son seul temps libre Ă  ingurgiter le Bureau des lĂ©gendes?

January 25th 2021

286 Retweets1,802 Likes

Je m’explique ! Le point commun entre ces deux hot takes d’élites est la crĂ©ation d’une opposition entre le populaire et quelque chose de mieux pensĂ©, de plus rĂ©flĂ©chi et plus raffinĂ©. Apparement, Durand formalise mĂȘme la sienne dans une thĂ©orie fumeuse :

Twitter avatar for @GGatrasseauGATRASSEAU @GGatrasseau
@_Politikon_ Dans apocalypse cognitive, il trie les Ɠuvres en 2 catĂ©gories : "grand public" et "exigente". On apprend que selon sa catĂ©gorisation l'Ă©mission "Capital" sur M6 est classĂ©e dans "exigeante" et "les constructeurs de l'extrĂȘme" dans "grand public".

January 26th 2021

1 Retweet20 Likes

plus en détail :

Image

Passons l’aspect fortement questionnable de ses catĂ©gories. Il y a quelque part un point commun entre Durand et, peut ĂȘtre sans initialement le vouloir, la danse contemporaine : le dĂ©sir de s’élever au dessus du populaire, et ainsi le dominer. De consommer ou de produire un produit culturel supĂ©rieur, nourrissant une forme lĂ©gitimitĂ© culturelle, avec la supposition de culture lĂ©gitime dominante. Dans La culture des individus – Dissonances culturelles et distinction de soi, Bernard Lahire remarque :

La notion de culture lĂ©gitime dominante relĂšve fondamentalement d’une sociologie de la croyance et de la domination. On n’est fondĂ© Ă  parler de lĂ©gitimitĂ© culturelle que si, et seulement si, un individu, un groupe ou une communautĂ© croit en l’importance, et mĂȘme souvent en la supĂ©rioritĂ©, de certaines activitĂ©s et de certains biens culturels par rapport Ă  d’autres.

Je serais curieux de connaĂźtre les diffĂ©rences de rapports Ă  cette notion entre milieux populaires et milieux plus Ă©litistes. Cela dit, je pense que c’est principalement ce qui fait de la danse contemporaine une danse plus lĂ©gitime que d’autres, qui la place plus haut, plus que ses principes et caractĂ©ristiques artistiques et techniques intrinsĂšques. Mon problĂšme avec la danse contemporaine est cette supĂ©rioritĂ© artificielle dont je n’arrive pas Ă  passer outre.
Ca peut sembler banal comme point, ça l’est sĂ»rement, en fait. Mais ce n’est pas Ă©vident Ă  assumer tant la diffĂ©rence de perception entre une danse “lĂ©gitime” et une danse de la rue m’est aussi ahurissante que comprĂ©hensible. Tant le fossĂ© entre les imaginaires a Ă©tĂ© creusĂ© par les diffĂ©rences de moyens et de considĂ©ration. C’est encore moins facile Ă  amener et Ă  assumer lors d’une conversation avec des gens pour qui le principe de culture lĂ©gitime dominante existe et est, inconsciemment ou non, rĂ©el. Faut dĂ©construire l’art des riches.

Il y a cependant un point qui m’intrigue. Cette histoire de rejet de la musique comme autoritĂ©. C’est trĂšs snob de penser que danser en rythme sur des suites agencĂ©es de sons est rabaissant ou ‘pauvre’ d’une certaine maniĂšre. Mais il y a un truc comprĂ©hensible dans l’envie de se distinguer de l’hyper accessible, du trop figuratif, du premier degrĂ©. On le fait tout le temps.

Je trouve ce concept de premier degrĂ© intĂ©ressant. En danse, on pourrait distinguer deux grandes caractĂ©ristiques d’une performance qui peuvent nourrir cet aspect de premier degrĂ© : le rapport au rythme du danseur donc, et le storytelling, ce que le danseur dĂ©cide de raconter (ou non). J’en rajouterais une troisiĂšme qui serait l’impromptu, le niveau de prĂ©paration de la performance.
Le premier degrĂ© est clairement ce qu’essaye de fuir la danse contemporaine, ayant comme grand argument de se passer de la musique pour, notamment, mieux pouvoir improviser. Cependant, aussi important ce prĂ©cepte soit-il, ce n’est pas rĂ©ellement cette dimension de la danse contemporaine que le spectateur pourra observer lors d’une performance commune. Je doute qu’une reprĂ©sentation Ă  l’Opera de Paris puisse ĂȘtre improvisĂ©e tous les soirs. Le spectateur en verra plutĂŽt le rĂ©sultat Ă  la fin du process.

Ce que j’aime avec les danses moins lĂ©gitimes, c’est qu’elles offrent le process comme spectacle. Avec l’imperfection, la spontanĂ©itĂ©, la gĂ©nĂ©rositĂ© et le premier degrĂ© que cela peut impliquer. Je parle ici des danses issues de la rue et du hiphop. J’ai l’impression de parler comme un boomer mais c’est le mot j’y peux rien.
Je suis complĂštement biaisĂ© car 1/ j’aime la musique et le rythme - je suis plus touchĂ© par sa maĂźtrise que par l’idĂ©e de s’en affranchir - 2/ j’aime l’improvisation - me dire que ce que je vois est improvisĂ© me choque Ă  chaque fois. Ce Ă  quoi ces danses se prĂȘtent particuliĂšrement.
Dans ces danses, le premier degrĂ© est une frontiĂšre sur laquelle tient en Ă©quilibre le gĂ©nie d’un cĂŽtĂ©, le gĂȘnant de l’autre. Tout est question de dosage, d’interprĂ©tation et de reception. C’est un exercice tout aussi risquĂ© que de s’affranchir de la contrainte. Le premier degrĂ© est un phĂ©nomĂšne particulier : ĂȘtre trop literal et ĂȘtre trop figuratif, c’est mettre des barriĂšres Ă  la surprise, Ă  la justesse, Ă  l’aspĂ©ritĂ©. Être trop premier degrĂ© c’est s’assurer que l’information connecte avec celui qui observe, mais sans se demander pourquoi ni sans trop l’intriguer. Il est possible qu’il soit plus complexe de composer avec que sans. Rater du figuratif, c’est un peu se retrouver sans roue de secours.

Bonus : voici quelques extraits qui montrent un peu Ă  quoi ce premier degrĂ© plus ou moins maĂźtrisĂ©. Ex1 - la diffĂ©rence entre interprĂ©tation figurative lors de l’intro et la masterclass de brutalitĂ© instinctive et maitrisĂ©e qui s’en suit Ă  partir de 2:50 montre bien le paradoxe du phĂ©nomĂšne.
Ex2 - regardez le premier passage pour le contexte, puis le deuxiùme danseur en le voyant comme le deuil d’un proche parti quelques jours auparavant.
Ex3 - le kid du clip Papaoutai de Stromae a bien grandi. A gauche, Ă  6:00 et Ă  19:40.

Il y a Ă©videment plein de micro phĂ©nomĂšnes intĂ©ressants lorsque les danses populaires rencontrent le public des danses lĂ©gitimes. Je pense par exemple au cas Lil Buck qui est passĂ© d’icone des rues de Memphis Ă  phĂ©nomĂšne de la Haute Culture. Je pense Ă  l’adaptation des Indes Galantes Ă  l’OpĂ©ra de Paris par Bintou DembĂ©lĂ© dont la rĂ©ception fut spectaculaire. Je pense aux diffĂ©rentes maniĂšres de protester entre la danse populaire de Mijo qui s’exprime sans artifice face Ă  des forces armĂ©es lĂ  oĂč les pointes de l’opĂ©ra de Paris dansent sur le lac des cygnes avec un orchestre contre la rĂ©forme des retraites.


đŸ—œ interlude 1 - Regardez How To with John Wilson !!

C’est aussi gĂ©nial que compliquĂ© Ă  trouver sur internet. Donc ça vaut le coup de chercher (il y a quelques Ă©pisodes sur Popcorn notamment).
John Wilson est un fou qui filme des heures et des heures de pellicule Ă  New York. Il filme le mondain, l’absurde, l’étrange, le beau, le quotidien. Tout ce qui Ă©chappe Ă  la plupart des passants. Et par je ne sais quelle sorcellerie, il arrive Ă  en tirer des Ă©pisodes scĂ©narisĂ©s et cohĂ©rents qui questionnent la vie moderne.
Cet extrait explique un peu plus le projet en détail :

Le producteur avec lui n’est autre que la lĂ©gende Nathan Fielder. Je vous conseille absolument de regarder Nathan For You, sĂ©rie semi fictive dans laquelle il joue un diplĂŽmĂ© en marketing complĂštement scandaleux qui vole au secours des PME.


🎱 File d’attente 🎱

A l’exemple de leur synergy map de 1967, peu de choses sont laissĂ©es au hasard dans l’univers Disney. Le design de l’écosystĂšme et ses connexions l’est tout autant que les expĂ©riences dans lesquelles celles-ci prennent vie.
Dans une note de sa derniÚre newsletter, Nadia Eghbal, parle de sa visite à Disneyland. En comparant deux attractions (celle du Faucon Millenium de Star Wars et Space Mountain) et leurs univers respectifs, Nadia en ressort deux archétypes que je trouve intéressants :

Millennium Falcon's line experience was designed for its fans. Its designers, breathless and frenetic, worked hard to keep their riders entertained, with plenty of inside references that only a Star Wars fan would appreciate.

Space Mountain, by contrast, casts its withering sphinx glance at the rest of Disneyland's sticky-fingered maximalism. Space Mountain knows why you're there: you want to careen into a sky full of stars. And it knows that’s worth the wait in line, so it doesn’t try to cater to you.

L’archĂ©type Millenium Falcon, c’est le “made for us, by us”. L’ultra-participation, le communautaire, l’exubĂ©rant.
L’archĂ©type Space Mountain, lui, c’est la sobriĂ©tĂ©, l’égoĂŻsme audacieux, l’austĂ©ritĂ© premium.

Des modùles qui l’obsùdent et qu’elle voit partout depuis. Burning Man est le Millenium Falcon des gens de la tech, Google et la catchline d’Android "Be together. Not the same." c’est Millenium Falcon. Evidemment, Apple c’est Space Mountain.

Bitcoin is Space Mountain. Ethereum is Millennium Falcon. Clojure is Space Mountain. Rust is Millennium Falcon. (If you've read Working in Public: stadiums, or communities formed around a single creator, are Space Mountain. Federations, or communities made by many contributors for many users, are Millennium Falcon.)

Walt Disney avait beau ĂȘtre un sacrĂ© visionnaire, je ne sais pas s’il pensait que les files d’attente de ses attractions finiraient en activitĂ© de workshop pour culture d’entreprise.

AprĂšs tout, ce n’est peut-ĂȘtre pas si surprenant dĂšs l’instant oĂč l’on considĂšre le monde de l’entreprise et son activitĂ© comme une mise en scĂšne. Dans Welcome To The Experience Economy (1998), Pine et Gilmore Ă©voquaient :

Today the concept of selling experiences is spreading beyond theaters and theme parks. [
] Experiences are not exclusively about entertainment; companies stage an experience whenever they engage customers in a personal, memorable way.

Je vous conseille leur livre Ă  ce sujet qui est cool.


đŸŽŒ interlude 2 - Bounce

J’ai traversĂ© une phase un peu nostalgique musicalement parlant ces deux, trois derniĂšres semaines. Le dĂ©clencheur devait ĂȘtre un souvenir de ce son de Justin Timberlake lol. Il s’ensuivit une spirale classique The Neptunes - Timbaland, dans laquelle j’ai dĂ©couvert que ce dernier streamait sur Twitch. L’occasion de voir Timbaland faire ce genre de tĂȘtes en Ă©coutant la musique de ses viewers mais surtout de confirmer ce qui lie certains des sons qui m’ont marquĂ© en 2020 ou surpris plus rĂ©cemment, et des titres plus anciens dont je parlais, ou qui ont fait sa marque de fabrique. Ce qu’un mec sur un forum rĂ©sumait de maniĂšre assez simple :

I hear rap producers talking about "bounce", like "that song has bounce". I guess meaning how that song makes you want to dance or bob your head.

Quelque chose de trĂšs commun aux producteurs citĂ©s plus haut, partageant l’art et la volontĂ© de surprendre et rompre un peu avec les compositions standards assez formatĂ©es. Techniquement, il s’agit de reproduire l’énergie de la musique produite en live, moins mĂ©canique et plus alĂ©atoire. On retrouve effectivement ça dans la pratique de la basse ou de la guitare, oĂč ĂȘtre un peu off-beat ajoute une composante rĂ©aliste et entraĂźnante, souvent Ă©voquĂ©e dans le jazz aussi.
En en parlant avec un ami, il m’a rappelĂ© l’existence de la sĂ©rie Netflix “Hip Hop Evolution” que j’avais mise de cĂŽtĂ© Ă  sa sortie car l’origine et le rap de New York des annĂ©es 90s ne m’intĂ©resse plus trop. Mais ils ont sorti des nouveaux Ă©pisodes depuis, notamment sur l’origine de la bounce music de la Nouvelle OrlĂ©ans, ep01s04 que je vous conseille. Ainsi que celui sur les super-producteurs (Pharrell Williams / Chad Hugo et Timbaland / Missy, ep03s04) et le new jack swing qui boucle bien la boucle de mes pensĂ©es musicales du moment avec un peu d’histoire.


đŸłïž How Nothingness Became Everything We Wanted - Kyle Chayka
https://www.nytimes.com/2021/01/19/magazine/negation-culture.html (ouvrez en mode incognito si vous avez la flemme de créer un compte)

Guirlande de punchlines par Kyle Chayka dans son dernier article, dans lequel il flotte autour des notions de numbness (torpeur), de nothingness (vide, rien) et de self-obliteration (effacement de soi). Une analyse de l’évolution de nos registres Ă©motionnels et sensoriels ces derniĂšres annĂ©es. Plus particuliĂšrement cette derniĂšre annĂ©e, gouvernĂ©e par l’absence et la restriction, qui a accĂ©lĂ©rĂ© le phĂ©nomĂšne :

Quarantine has been widely regarded as a radical break in our daily lives and the ways we interact with the world, but in truth it’s simply an overdose of the indulgences a certain segment of the population was dabbling in already. We’re a little like kids caught with a cigarette, forced to smoke a whole pack at once.

Kyle nomme ça “culture of negation” :

This obsession with absence, the intentional erasure of self and surroundings, is the apotheosis of what I’ve come to think of as a culture of negation: a body of cultural output, from material goods to entertainment franchises to lifestyle fads, that evinces a desire to reject the overstimulation that defines contemporary existence.

Et en fait un constat un peu fataliste :

This retreat, which took hold in the decade before the pandemic, betrays a grim undercurrent: a deepening failure of optimism in the possibilities of our future, a disillusionment that Covid-19 and its economic crisis have only intensified. It’s as if we want to get rid of everything in advance, including our expectations, so that we won’t have anything left to lose.

Les signes se retrouvent parsemĂ©s dans nos modes de vie. Les intĂ©rieurs Airbnbesques, dĂ©corĂ©s de cactus increvables, entourĂ©s de murs blancs conseillĂ©s par Marie Kondo ou les minimalistes. Everlane et Uniqlo qui nous habillent efficacement sans trop dĂ©border. Les innovations alimentaires comme le tout-CBD ‘the late-2010s panacea of CBD is like a mental moisturizer‘ ou Soylent et Feed qui font de la faim un KPI. Netflix nous fait croire que regarder Tiger King est important. Nos maniĂšres de communiquer peuvent ĂȘtre vues via ce prisme Ă©galement. En tĂ©moignent les memes sur-sarcastiques qu’on se partage entre milleniolz dĂ©sabusĂ©s - “Social media’s mantra “lol nothing matters” was elevated to religion, the 21st century’s efficient, ironized update to existentialism.”.

D’ailleurs le marketing le sait en s’en accommode :

I walked by an exercise studio whose sandwich board commanded me to “Log out. Shut down. Do yoga.” REI marketed a garment that “Feels like nothing. And that means everything.”

“When did staying in become the new going out?” asked a 2020 ad for Cox internet I saw during the Super Bowl.

CBD-infused sparkling water introduced in late 2018 named Recess, perhaps the most millennial product ever invented, advertises itself as “an antidote to modern times.” Drink a $5 can, it promises, and you will feel nothing but a collapse into the ambient rainbow haze of its branding.

Je vous invite Ă  lire l’article car Kyle raconte tout ça trĂšs bien et ses papiers sont toujours difficiles Ă  rĂ©sumer car assez complets.


Pour finir aujourd’hui, des tweets ouverts qui trainaient.

  • J’aime bien l’idĂ©e de ‘clout debt’

Twitter avatar for @samrolfessam rolfes @samrolfes
saw a guide posted by someone who spoke with insta’s internal team that said you’ll get deprioritized in the algorithm if you’re not like posting 7 reels a week and i really wonder what the breaking point will be for these platforms making us dance for them

December 22nd 2020

86 Retweets638 Likes
Twitter avatar for @samrolfessam rolfes @samrolfes
These platforms are “free” but saddle users with clout debt to be worked off in the looping content mines lol

December 22nd 2020

27 Retweets219 Likes

Il parle de ça :

Twitter avatar for @matdryhurstMat Dryhurst @matdryhurst
The cost of "democratised" access Otherwise known as a unpaid job description
Image

December 22nd 2020

11 Retweets104 Likes
  • Point naming

Twitter avatar for @deankissickDean Kissick @deankissick
The brandnames OnlyFans, Patreon, and Substack all imply a master-servant relationship.

December 14th 2020

9 Retweets211 Likes
  • Point workshop

Twitter avatar for @camerontwcameron tonkinwise @camerontw
the number of futures that were lost because Post-it Notes were not big enough to encourage people to write coherent sentences

January 5th 2021

24 Retweets198 Likes

A bientĂŽt !

Prenez soin de vous et des vĂŽtres.

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